10 millions de graines ; aussi volatiles que de la poussière... C'est ce que produit un seul pied d'orchidée. Comment expliquer alors que nous ayons besoin de protéger cette espèce sous nos latitudes pour nous assurer de sa survie ?
Le pouvoir d'expansion de la vie a en effet de quoi donner des vertiges.
Sur une unique fronde de fougère, des millions de spores s'envolent en un an. Pour les champignons, ce sont des milliards. Nos sous-bois ne sont pas pour autant recouverts d'un tapis de fougères ou de champignons...
Une paramécie, minuscule protozoaire aquatique, peut produire en quelques jours une descendance pesant 10 000 fois la Terre. La faculté de reproduction des lapins est un exemple connu avec, en seulement en 3 ans, la capacité d'un seul couple de lapins à permettre la naissance de 13 millions de lapins.
Alors comment se fait-il que la Terre ne soit pas submergée en quelques jours à peine ?
Prenons l'exemple du Pin sylvestre. Il produit 38 000 graines par an. 20% d'entre elles sont non viables dès le départ.
Dans la canopée, de petites proportions vont être consommées par les oiseaux et autres écureuils (2,7%) et d'autres seront parasitées par des insectes (1,3%).
Une fois au sol, les 2/3 seront mangées par la faune. Les 20% restants vont germer mais la plupart des plantules vont rencontrer des difficultés à l'endroit où ils poussent (sécheresse, terrain inadapté...), quand ils ne seront pas dévorés dans leurs jeunes années (rongeurs, herbivores). Enfin, il faudra gagner la course à la lumière face à ses voisins.
Ainsi, sur les 38 000 graines du départ, seules 1 ou 2 donneront un arbre qui atteindra l'âge adulte.
Il faut en effet compter sur la prédation, le parasitisme, des conditions de vie localement différentes et tout un tas de paramètres et d'interaction pour ramener ces chiffres à quelque chose de supportable pour la planète.
Finalement, cette abondance qui pouvait donner le vertige au départ est un effort nécessaire de la part de ces espèces pour s'assurer une simple survie, et on comprend alors que certaines comme les orchidées puissent avoir besoin d'un coup de main lorsque leur taux de réussite est encore plus faible, ou leurs biotopes particulièrement menacés.
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